samedi 2 décembre 2017

au Chiapas, Mx

Envol de la ville de México vers les Chiapas

À chaque voyage où JE visite mon amie Yo, qui habite en pleine ville, elle en profite pour me faire découvrir un nouvel endroit!  Après Guanajuato (ma preffff  :), San Miguel et  Oaxaca... voilà les Chiapas!!! Un coin authentique et unique au sud du Mexique ! (Quoique la météo ne nous convainc pas du tout qu’on est au Sud!)

À plus de 2000 mètres d’altitude, on roule direction San Cristobal de las Casas... dans un petit bus (qu’on a attendu près 1h, même si ce devait être 10 min ! Bienvenue au Mexique dans un monde pas pressé et zen « Om, Om »)...  JE vous confirme que les routes sont plus belles ici qu'à Montréal... et svp me sortez pas le prétexte de l'hiver (du gel et du dégel) parce que c'est le tiers-monde ici quand même! On monte, on monte ...  on monte encore et rendu en haut de la montagne c’est sans attendre qu’on profite de l’artisanat pour s'emmitoufler... froid et humidité nous attendent ici. Impossible d'entrer dans la magnifique cathédrale, le tremblement de terre a fragilisé plusieurs bâtiments. 
juste le haut .. le bas est entouré d'un mur de métal pour empêcher l'entrée. Les couleurs sont loin d'être plates au Mexique! Jaune soleil!

Claque (heu... choc) culturel
Au marché d’artisanat, une petite fille tourne autour de nous, dans les mains un plat de ce qui ressemble à de petites céréales fruit loops. Quand elle le renverse parterre par "accident", instantanément retentit le bruit d’une claque dans face!  La ptite  se met à pleurer bruyamment et la mère  retourne à ses activités comme si de rien n’était...  si la fessée est maintenant interdite au Québec, elle semble très normale ici!


Chipas et tours guidés
Partis avec manteau chaud et parapluie, nous ressentons une chaleur et un soleil incroyable en seulement deux heures de route... Première destination: le Cañón del Sumidero, nous faisons l'aller-retour en bateau sur le canal long de plus de 14 km.Ce parc national nous permet d'observer: des hérons, des crocodiles, beaucoup d'oiseaux et des petits singes trop mignons que J'ai envie de ramener à la maison. À l'embouchure nous attend un spectacle désolant... des milliers de bouteilles, de déchets, de plastiques, d'objets de toutes sortes flottent à la surface...bouche bée, JE regarde de près ces débris et JE ne peux qu'espérer un monde sensibilisé et meilleur. L'endroit demeure tout de même à couper le souffle, JE me sens tellement petite à l'intérieur de ces montagnes immenses qui m'entourent. Autant de beauté m'arrache toujours une petite larme... Jusqu'à ce que JE me retourne et regarde Yo, assise près des moteurs hyper puissants qui font un bruit ahurissant... JE pouffe de rire en la voyant sur le quai un peu "stone" d'avoir sniffé autant de gaz! 

Curieux Georges habitant d'un décor fabuleux avec une pollution désolante

Le lendemain nous allons visiter la Cascada El Chiflón, la cascade du "voile de la mariée" est impressionnante et nous arrosera de son crachin tout au long de la montée, on a fini trempé. Tout en haut une tyrolienne m'offre un retour rapide (et un séchage rapide) aux pieds du sentier. Pendant que le mec m'attrique de tous ces trucs :casque, gants harnais,etc il me baragouine des consignes en espagnol. Comprenant mas o menos, JE me crois experte de mes expériences passées... quand il me fait signe que JE dois tirer pour arrêter de l'autre côté, JE me sens pas mal moins brave! Yo jouera à l'interprète pour me calmer un peu... Oui j'avais bien compris je dois tirer sur une corde qui permettra à un petit morceau de bois (!) de ralentir l'arrivée... "Heu Yo tu peux lui demander ce qui arrivera si J'oublie de tirer"? Mon amie- interprète me dit "tu oublieras pas, ils vont te faire signe de l'autre côté quand ce sera le temps"... J'ai aussi envie de savoir quoi faire si le moreau de bois "pète" au contact du câble de métal parce que JE l'aurai tirer trop fort!!!! Mais JE m'abstiens, "OM, OM" zénitude. La descente m'offre, malgré ma préoccupation de freiner pour ne pas m'écrabouiller à la fin (!), une vue imprenable, les yeux ouverts si grands que mes verres de contact sèchent et le sourire fendu jusqu'aux oreilles, JE tripe sur ma capacité à vivre l’expérience jusqu'au bout! Mon leitmotiv: "tant qu'à y être!"
...parce qu'on vit qu'une seule fois!

En visitant les Lagos de Montebello, plusieurs lacs de couleur azur au vert foncé, (surement plus beau sous la lumière du soleil et sans la pluie) notre guide nous amène aux frontières du Guatemala que nous traversons pour symboliquement prendre une bière de l'autre côté. Juste impressionnant de passer d'un côté à l'autre en toute liberté.


Coup de coeur culturel pour San Juan de Chamula

Tout est loin, chaque excursion exige plusieurs heures de route... 

L'église est particulière,  il n'y a pas de banc, les gens de la communauté Maya, sont assis au sol qui est recouvert d'épines sèches ou de gazon (vert) de cette manière ils se connectent à la terre. Les gens balaient les brindilles devant eux pour y coller au sol, grâce à la cire, des chandelles, qui représentent le soleil. On comprend pourquoi cette église a déjà brûlé quelques fois! Les gens ont des bouteilles d'alcool de 60%  ou simplement de Coke, parce que toutes les boissons bues dans les murs sacrés deviennent spirituelles... Ha bon! dans mon église d'enfance c'était seulement le vin!  Mélange de traditions chrétiennes et précolombiennes. 
Les photos sont interdites et le guide nous explique que ce n'est pas par peur de perdre leur âme, d'ailleurs ils sont un peu insultés qu'on leur prête ce genre de discours... ils ne sont pas cons et encore moins des bêtes de cirque! Ils souhaitent plutôt avoir la paix, leur église est un lieu sacré! 

Le guide nous offre une "Limpia", YO m'explique que c'est un nettoyage de l'esprit. JE lève la main, "oui, oui, moi"! Il m'explique qu'il doit d'abord trouver un Chaman, J'insiste à plusieurs reprises voulant tellement vivre cette expérience-là (aussi ;) !
Une femme se dirige vers moi et me prend la main, une femme Chaman!? JE ne sais pas pourquoi JE m'attendais plutôt à un homme... Elle se nomme Maria, elle porte la jupe traditionnelle en espèce de fourrure noire (été comme hiver) . Elle m’entraîne dans une petite maison très sombre, éclairée par des chandelles, JE demande d'être accompagnée, ce qu'elle accepte, elle autorise même qu'on me filme. Je m'assois, elle prend mon pouls aux poignets, des deux côtés, ça lui permet de savoir ce qui ne va pas et d'effectuer le bon nettoyage... la seule chose qu'elle me demande est mon nom et mon origine. Elle s'agenouille devant son sanctuaire, elle baragouine sans cesse ce que je crois des prières... de temps en temps à travers ses paroles JE reconnais mon nom et Canada!  Elle revient prendre mon pouls et prend des chandelles de différentes grosseurs et couleurs qui représentent le ciel, la terre, le soleil, et tous les éléments sacrés... le nombre dépend des besoins... comme elle ne me parle pas, JE suis impatiente de savoir si J'ai beaucoup de besoins ha ha ha! JE les allume dans un geste presque sacré, JE prends très au sérieux ce privilège. Elle sort 2 oeufs, elle prend une gorgée d'alcool qu'elle crache, entre ses dents,  sur les oeufs. Ensuite elle me les passe partout sur le corps en faisant des incantations. Les oeufs représentent la vie, car ils ont des petits poussins à l'intérieur et contre ma peau les oeufs me transmettent cette énergie vivante. Maria prend ensuite des branches très odorantes, JE crois que c'est du basilic, elle frotte ma tête, mon front, mes bras, mes jambes... Les larmes me montent aux yeux, cette espèce d'énergie, de décor, de situation m'émeut... une grande chaleur m'entoure, JE suis (encore une fois) tellement impressionnée! Elle reprend mon pouls, elle me dit "tu eres una maestro?  una cheffe?" (tu es une enseignante, une chef) ... JE souris, comment le sait-elle!??? Après avoir attaché à mon poignet un bracelet (qui s'ajoutera au prix de ma limpia :), Elle reprend mon pouls, me regarde droit dans le fond de l'âme et me dit " todo bien, todo estara bien " ! (tout va bien et tout ira bien) ...
Aujourd'hui plus que jamais J'ai besoin d'y croire à cette espèce de Bruja! 

Avec Maria la Chaman et tout son "set up"

Taxi seguro
De retour à l'aéroport à bord d'un taxi en condition pas trop rassurante pour descendre, descendre, descendre la côte, JE retiens mon souffle... Après avoir mis de l'eau dans son radiateur, le chauffeur dit à YO que c'est la première fois qu'il sort de son patelin pour aller à la ville! Il fait son signe de croix et mets les deux mains sur le guidons, JE crois qu'il a aussi peur que nous. Nous traversons un barrage qui vient d'être rouvert par la police, l'antiémeute... des gens armés de l'endroit avaient barré la route pour faire pression sur le gouvernement!? ... heu ok!?

À Mexico nous attend un repas de famille! Alf nous amène chez ses parents, nous rencontrons son fils, son frère, sa soeur, on m'appelle Anikita, JE meurs... comme c'est mignon, JE me sens comme une princesse mexicaine!!! Nous y dégustons un Posole qui est une sorte de soupe-bouilli de légumes avec de gros maïs blancs et différents  mets typiques succulents. Les Mexicains sont chaleureux, questionnent, écoutent, s'intéressent, prennent le temps... On se sent tellement bien et proche de nos racines profondes qu'on est en train d'oublier ici au Québec! La générosité, les moments en famille, les longs soupers ... ou simplement l'autre! 

Avant de prendre l'avion J'ai le temps d'aller au Ballet folklorico de Mexico, au palacio de bellas artes! Les danses, les peuples, les coutumes, les couleurs et la musique du pays y sont représentés... Clouée sur mon siège, J'applaudis, JE wow et JE rewow!!! C'est simplement fantastique, cette culture en a tant à montrer! J'en ai encore pour quelques voyages à tout découvrir...

Nostalgie
Le retour est toujours déchirant... il représente la fin de quelque chose... le moment tant attendu, le décompte des dodos et mon amie YO sont maintenant derrières moi... et ces moments, ces personnes à l'émerveillement aussi facile que moi, que J'aime tant, resteront marqués dans le temps... gravés dans nos mémoires à jamais parce qu'on n’oublie pas les découvertes partagées ensembles. 

En attendant le prochain voyage, la prochaine découverte, le prochain choc culturel... "todo estara bien!"